dimanche 30 septembre 2007

Cours de gratte (2ème partie)


Avant même de se demander comment doit on prendre des notes, il convient de déterminer ce qu'il faut prendre en notes. Alors qu'est ce qu'il est important de noter? Pour résoudre ce problème, il faudrait savoir à quoi servent les notes que l'on prend.

Pour l'essentiel, les notes prises en cours magistral vont servir de base de révision pour les examens/interros, et de base de réflexion pour les devoirs de TD, étant donné que le professeur élabore généralement les fiches de TD/sujets d'exam en fonction de SON cours.

Dès lors, Il me parait très important de prendre des notes les plus précises possibles , ne pas se contenter de "noter l'essentiel", pour plusieurs raisons:
- En prenant tout on pourra toujours réduire à l'essentiel plus tard, l'inverse n'étant évidemment pas possible (y a les manuels pour compléter, mais ce ne sera jamais LE cours du prof ... à moins que l'auteur du manuel soit le prof).
- La relecture de vrais phrases permet une COMPREHENSION plus efficace que le déchiffrage de télégramme. Certes l' APPRENTISSAGE est plus pénible, mais avant d'apprendre le cours, il faut le comprendre (à nuancer selon les matières ...). Il y a d'autres méthodes pour l'apprentissage, rien ne vous empêche de faire des fiches par exemple, avec cette fois uniquement l'essentiel en style abrégé.
- Pouvoir déterminer a posteriori quels sont les points sur lesquels le prof insiste. En ne notant que l'essentiel, on peut par exemple être tenté de ne pas noter les rappels, résumés, intros, transitions, conclusions. Tous ces éléments sont pourtant des déterminants de l'orientation du cours et de ce sur quoi le prof insiste.


En prenant en compte cette exigence d'exhaustivité, la prise de notes prend des allures de marathon. L'expression "prise de notes" est trompeuse, il s'agit en réalité de grattage pur. Certes la prise de notes peut alors être pénible, difficile ... mais l'investissement est rentable, car finalement ça ne coûte pas grand chose de s'appliquer à prendre de bonnes notes, je pense même que c'est profitable pour une 1ère compréhension du cours et pour le développement des capacités de rédaction. En effet, s'il faut des notes détaillées, cela ne signifie pas pour autant qu'il faille prendre mot pour mot tout ce que débite le prof, il y a nécessairement des changements de forme à faire entre l'expression orale et la retranscription.

En principe, tout ce que dit le professeur est utile à la compréhension du cours, sauf d'énventuelles digressions hors sujet (facilement identifiables : c'est quand le prof commence à parler de Mars glacé ou de l'OM) ou quand le professeur indique explicitement qu'il n'est pas nécessaire de noter. Le principe est donc de tout noter, mais comme tout bon principe, il s'accompagne d'exceptions. Celles ci sont plus ou moins nombreuses, en fonction de la pédagogie du professeur.

Il y a le prof ultra méthodique, qui déroule son cours en le "récitant". Il suffit alors d'écrire sous sa dictée, sans se demander quoi ni comment noter. Le plus souvent, le prof a plutôt tendance à "expliquer" le cours, il faut alors parfois adapter le style (cf. infra). D'autre part, le prof peut répéter des explications dans un but purement pédagogique. C'est bien pour aider à comprendre le cours en direct, mais quand vous relirez vos notes, vous n'aurez pas besoin d'avoir 3 fois à la suite la même chose d'écrit .

Il en va de même pour les exemples. Normalement un exemple vient illustrer un principe (hors le cas des mauvais prof qui expliquent les principes à partir des exemples). Il n'est parfois pas utile de (tous) les noter si vous êtes capable d'en ressortir vous même spontanément (dans le cas contraire c'est mieux de les noter). Attention à ne pas confondre avec la jurisprudence, qui elle doit absolument être notée.


C'est bien beau tout ça, mais je n'ai pas le temps de noter tout ce que je voudrais!

La solution la plus simple, c'est ... d'apprendre à écrire plus vite. En particulier sur un clavier, plus l'on pratique, plus l'on écrit vite (vive MSN). A la main, c'est plus difficile dans la mesure où l'on pratique déjà depuis que l'on est tout petit, les progrès sont plus marginaux ...

Heureusement, il existe quelques petites astuces pour gagner un peu de temps:

Les abréviations et sigles. Il y a les connues que tout le monde utilise, telles que CJCE, Cass., DDHC, art., C.civ., ... vous pouvez aussi en inventer. J'aime bien en inventer quand une même expression/mot revient souvent dans une même partie du cours.
Ex: juridiction administrative --> JA ; juridiction administrative spécialisée --> JAspé ; Napoléon --> N. ; Cambacérès --> C . ... Ce ne sont pas des abréviations conventionnelles, mais dans le contexte de cette partie du cours, elles se comprennent aisément à la relecture. Faites fonctioner votre imagination. Enfin il faut quand même prendre garde à ne pas trop en utiliser, sinon la relecture peut devenir pénible (évitez le style SMS).


Savoir rédiger.
En fait c'est le titre d'un livre (collection studyrama), que j'ai trouvé à ma bibliothèque municipale, dans lequel j'ai retrouvé certaines techniques que j'utilise mais que j'avais du mal à expliquer. Bien rédiger permet de retranscire à l'écrit dans un style correcte le discours oral du prof, et éventuellement de faire des phrases plus concises. Il faut être capable de maitriser toute une série de techniques (utiles également à la rédaction de devoirs mais ici je me concentre sur l'aspect prise de notes):

Les pronoms.
Dans un style oral, le prof peut se permettre de toujours répéter les noms. A l'écrit soit c'est lourd, soit de toute façon on n'a pas le temps, il faut donc les remplacer par des pronoms. Je vous épargne les explications grammaticales du genre, un pronom personnel complément indirect permet de remplacer un groupe nominal complément d'objet indirect. En fait vous êtes capables d'utiliser les pronoms instinctivement, il faut juste y penser, en gardant toujours le soucis de la compréhension (ne pas utiliser un pronom si à la relecture on ne peut plus savoir à qui/quoi il renvoit).
On utilise essentiellement les pronoms de la 3ème personne:
- pronoms personnels sujets : il/elle/on/ils/elles
- pronoms personnels compléments : le/la/les (COD), lui/leur (COI)
- pronoms démonstratifs: celui-ci, celle-ci, ceux-ci, celles-ci, ce dernier, ces derniers

Les différents connecteurs de l'argumentation.
Il faut absolument les noter, voir les rajouter si le prof ne les dit pas explicitement, car c'est ce qui fait le lien entre les différents éléments du cours. Il ne suffit pas de connaitre son cours, il faut en connaitre les articulations. D'autres par parfois, il est possible de faire des phrases plus concises en employant le bon connecteur au lieu d'une périphrase:
- Marquer la cause: parce que, car
- Confirmer, introduire un argument: en effet
- Introduire une justification: puisque, étant donné que
- Marquer la conséquence: de sorte que, si bien que, donc, par conséquent, ainsi
- Marquer le but: pour que, afin que
- Marquer la concession: malgré, en dépit de, bien que, quoique, malgré que, certes, si
- Marquer l'opposition ou la restriction: mais, cependant, toutefois, néanmoins, pourtant
- Introduire une objection: or
- Introduire un exemple: par exemple, ainsi, tel (que)
- Faire une comparaison: de même que ... , comme
- Introduire une conclusion: ainsi, par conséquent, cela étant

On peut également utiliser quelques symboles pour exprimer un lien logique, en particulier les flèches (toutes ces combinaisons donnent une vrai flèche sous word):
- Marquer la cause: <-- ou <== (à la main je préfère d'autres flèches plus précises avec une barre verticale en plus) - Marquer la conséquence: --> , ==> (je m'en sers aussi pour introduire une conclusion)
- Marquer l'équivalence: <==> , =
Une fois n'est pas coutume, les symboles sont plus efficaces dans une prise de notes à la main. A ce sujet, certaines syllabes peuvent être abrégées, telles que -tion ou -ment, ex: opérat°, sensiblet

La ponctuation.
Elle est importante pour structurer les phrases, au même titre que les liens logiques. Elle permet d'ailleurs parfois de les remplacer. A cet égard, perso j'utilise beaucoup les deux points.


Diverses procédés de substitution.
Je ne détaille pas, parce que c'est un peu technique alors qu'en fait tout le monde est capable de le faire naturellement. cela concerne en particulier les propositions relatives.
quelques exemples:
Les discours qui allaient venir --> les discours ultérieurs
une situation qui n'a pas d'enjeux --> une situation sans enjeux

phrases superflues:
Certaines phrases orales peuvent être supprimées ou substituées: "il est évident que", "Pour ainsi dire", "pour le dire autrement", "en d'autres termes", "tout d'abord nous allons voir dans un grand I", "Machin truc l'énonce en ces termes:", ...


Enfin j'attire votre attention sur la nécessité que sur la forme, les notes rendent compte de la logique du cours, qui sera alors beaucoup plus facilement utilisable (rien de pire qu'un gros pâté). Ainsi il ne faut pas hésiter à changer de paragraphe pour 1 nouvelle idée, avvoir une bonne ponctuation, faire des listes à tirets pour les énumérations telles que les conditions ou les effets ... Ce travail peut toutefois être effectué a posteriori (surtout sur ordi).



Finalement, je n'ai pas donné beaucoup de conseils concrets, car j'ai fait le choix d'une prise de note exhaustive donc il y a assez peu de transformations par rapport à ce que débite le prof (sauf avec ceux dont le style est résolument trop oral). Cela implique par la suite un travail de fond pour distinguer l'essentiel de l'accessoire, et de forme, pour donner un style plus condensé en vue de l'apprentissage du cours (A cet égard, faire des fiches par exemple est une bonne solution, mais pas la seule, on verra ça plus tard). Vous pouvez aussi faire le choix de prendre directement l'essentiel du cours en style abrégé, d'ailleurs à la main, il est quasiment impossible (ou du moins très exigeant) de prendre des notes aussi détaillées. Dans ce cas la méthode se rapproche plus de celle de la fiche (peut être un prochain post) mais comme je l'ai déjà dit, je ne pense pas que ce travail de réduction à l'essentiel doive s'effectuer au stade de la prise de notes.

ps: en attend ou pour plus d'infos, vous pouvez consulter écrire mieux et plus vite , savoir prendre des notes ou encore le fameux savoir rédiger . Je viens de tomber dessus à la BU (tous à la cote 808), peut être que je modifierai un peu ce post après les avoir consulter, en tout cas leurs conseils sont plus adaptés à une prise de notes à la main (pff ils parlent même pas de prise de notes sur ordi).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sous Word,pour éviter le style sms ds le cours, il y'a la fonction MAGIQUE du correcteur d'orthographe...
Tu rentres ton abréviation ainsi que la correction... et paf quand tu écris, hop ça corrige!! Voilaaa